Bougie d'allumage trop serrée
Au cours de la montée vers l’altitude de croisière, des vibrations importantes apparaissent soudainement. Le niveau des vibrations ne change pas lorsque le pilote modifie le régime moteur, en agissant sur la manette des gaz.
Le pilote décide de faire demi-tour vers son terrain de départ en maintenant autant que possible l’altitude. Il se pose sans encombres.
Après l’atterrissage, pendant la phase de roulage, le niveau de vibrations reste important malgré un régime moteur proche du ralenti.
Au parking, il inspecte sa machine et constate qu’il y a un trou d’environ 1 cm de diamètre dans le capotage du moteur, ainsi que des traces de surchauffe. Le pilote n’a jamais senti d’odeur de brûlé ou vu de fumée.
Après démontage du capot il s’avère qu’une bougie d’allumage semble être sortie de son logement, en fait c’est l’isolant en porcelaine qui s’est désolidarisé du support fileté. Le moteur continuant à tourner et le cylindre à être alimenté, la chaleur émise par le puit de bougie a percé le capot moteur en composite, sans entraîner d’incendie.
L’événement a été causé par la défaillance d’une bougie.
La partie en porcelaine de la bougie s’est désolidarisée du support fileté qui est resté en place sur la culasse et est restée accrochée au fil d’alimentation de l’allumage. Le cylindre concerné a continué à être alimenté en mélange air / essence, et en étincelle grâce au second circuit d’allumage. Des gaz en combustion ont donc pu sortir de la culasse par le puit de bougie, et ont percé le capot moteur.
Le motoriste, ROTAX, sollicité sur cet événement, conclut à une défaillance d’une bougie à la suite à d’un serrage excessif.
Après vérification, la clé dynamométrique des mécaniciens du club avait un couple de réglage minimal très supérieur à celui recommandé. Il est probable que le serrage des bougies ait été réalisé sans clé dynamométrique. Un serrage excessif risque aussi d'endommager les électrodes des bougiesce qui risque de compromettre un allumage nominal.
Cet événement a été notifié, analysé et exploité de manière exemplaire. Il est survenu à un appareil certifié, exploité dans un aéro-club. Le conseil d’administration de l’aéro-club a demandé un audit de son atelier de maintenance, sur les avions, la documentation, et l’outillage.
Remarque : la DSAC recommande aux utilisateurs de faire part de tout incident moteur au constructeur de l’avion afin que le processus normal de suivi de navigabilité puisse fonctionner. En effet, une part significative des événements rapportés par la DGAC ou d’autres autorités ne sont pas connus de ROTAX.
Ci-après, une vidéo de NGK, sur les conséquences de l'application d'un couple de serrage trop élevé lors du montage des bougies d'allumage.
